Le site http://administratrices.femmes.gouv.fr est en ligne !
La loi de 2011 a permis des avancées importantes sur la féminisation des conseils d’administration. Les résultats sont encourageants quand on regarde les plus grandes entreprises (CAC 40 et dans une moindre mesure SBF 120). Ainsi en 2013 le taux de féminisation des CA est de 28% dans le CAC 40 et 26% dans le SBF 120. On notera que la féminisation se fait pour partie par l’internationalisation, mouvement en cours dans les plus grandes entreprises. Ainsi près de 40% des femmes élues dans les conseils des entreprises du SBF 120 sont de nationalités étrangères (chiffres ethics and boards).
Ce premier temps de féminisation est sans doute moins difficile à réaliser que le chemin qui reste à parcourir pour parvenir à l’objectif de 40%. Atteindre cet objectif suppose d’engager un réel effort d’accompagnement au profit des femmes et des entreprises, d’autant qu’au-delà des plus grandes entreprises, la loi est largement méconnue des entreprises de 500 salariés et 50 M€ de chiffres d’affaire auxquelles elle s’applique.
Le risque est grand que l’objectif ne soit pas atteint. C’est pour cette raison que la Ministre des droits des femmes a souhaité mettre en place des actions d’accompagnement. Ce n’est pas l’échec de la loi qui est en jeu. C’est le risque de voir les dynamiques de féminisation s’essouffler et se limiter à quelques entreprises alors qu’elles doivent embrasser le plus largement toute notre société.
Surtout il est important de donner du sens à ces contraintes. Si la féminisation des postes de direction est un enjeu stratégique pour les entreprises, c’est parce que les femmes peuvent apporter à nos entreprises, comme à la fonction publique, leurs parcours individuels, leur niveau de formation, les compétences dont notre pays a besoin. Trouver les meilleures compétences est un enjeu stratégique, de tous les jours pour nos entreprises. C’est de cette richesse, celle de la mixité, qu’une entreprise, et finalement toute organisation, tire une force supplémentaire qui peut faire la différence.
Ainsi plusieurs partenaires se sont réunis autour de ce projet qui poursuite plusieurs objectifs, à la fois ambitieux et pragmatiques qui trouveront leur concrétisation dans un site internet.
Le premier objectif du site sera d’informer sur les enjeux de la féminisation de la gouvernance des entreprises, tant en termes d’obligations légales que d’amélioration de la performance économique et sociale de nos entreprises. Les enjeux en termes de changement des mentalités et de progrès de l’égalité professionnelle seront également mis en avant, et contribueront en ce sens à promouvoir une culture de l’égalité, à tous les niveaux de l’entreprise et dans tous les secteurs. Ce site doit permettre également aux femmes intéressées de prendre la mesure des fonctions d’administratrices.
L’enjeu est aussi de mettre en avant les viviers existants de femmes. C’est l’un des objets de ce site partenarial qui donne à voir la réalité des viviers. L’argument souvent brandi d’un manque de viviers n’est pas recevable. Dans les faits les femmes qui ont les compétences et le profil pour exercer de tels mandats sont plus nombreuses qu’on le croit, pour autant qu’on veuille bien regarder et ne pas se cantonner non plus aux entreprises du CAC 40. Le site comportera des témoignages des réseaux d’accompagnement et de femmes exerçant des mandats ou candidates pour le faire.
Enfin, cette plateforme vise à faciliter la mise en relation des femmes souhaitant exercer un mandat d’administratrice, des entreprises qui recrutement des administratrices, avec les réseaux professionnels féminins partenaires qui disposent déjà des viviers de talents potentiels. De ce point de vue la plateforme aura pour objectif de faciliter l’accès aux réseaux et aux viviers. Les entreprises, en dehors de celles du CAC 40, pourraient ainsi trouver des ressources auprès des partenaires de l’opération. Pour les femmes intéressées ce site permettra de remédier à l’inégalité entre les femmes et les hommes dans l’accès aux réseaux professionnels, cet accès jouant pour beaucoup dans les carrières professionnelles.
Par construction, cette structure ouverte à tous permet en outre de poursuivre l’effort d’enrichissement des viviers et de diversifier les profils en simplifiant l’accès aux réseaux de catégories moins représentées comme les femmes dirigeantes d’entreprises (PME, ETI) ou les salariées de grandes entreprises, par exemple.
Ainsi les demandes des entreprises comme celles des femmes manifestant un intérêt pour exercer un mandat seront redirigées vers les réseaux partenaires qui apporteront pour les femmes un premier conseil sur leur l’adéquation entre leur profil et les exigences habituelles des entreprises ; et pour les entreprises un premier niveau de réponse sur l’existence dans le ou les viviers des profils correspondant à leur recherche. Mais il ne s’agira ni d’un forum de recrutement ni d’une bourse aux mandats. Le recrutement restera organisé par les entreprises selon leurs méthodes.
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